Chapitre 2 : Les femmes dans la société française de la Belle Epoque à nos jours

1) Pourquoi ce sujet est-il au programme ?
 

Ce sujet d’étude s’inscrit dans une préoccupation mondiale d’égalité des chances entre hommes et femmes, notamment définie dans la Convention des Nations-Unies du 18 décembre 1979, qui engage les pays du monde à procéder à « l’élimination de toutes conceptions stéréotypées des rôles de l’homme et de la femme à tous les niveaux et dans toutes les formes d’enseignement ».
 

2 ) Frise chronologique récapitulant les évolutions du statut de la femme et de ses droits
 

Les dates les plus importantes (à connaître) sont signalées en gras. les-femmes-frise-chronologique
 

3) Présentation des situations
 

Louise Weiss et le vote des femmes dans l’entre-deux-guerres :

Les suffragettes manifestent pour le droit de vote. Elles sont relayées par les féministes entre les deux guerres, symbolisées par Louise Weiss (1893-1994). Issue de la grande bourgeoisie, agrégée de lettres en 1914, infirmière de guerre, journaliste pro-européenne, elle fonde le journal La femme nouvelle en 1934 et conduit une série d’actions spectaculaires entre 1934 et 1937 (notamment à l’encontre du Sénat qui s’oppose au vote des femmes). Elle va jusqu’à se présenter aux élections de 1936 et 1937 alors que les femmes ne sont ni électrices ni éligibles. Louise Weiss et le vote des femmes
 

Les étapes :
1919 : Le députés adoptent une proposition de loi instaurant le droit de vote de femmes.
1922 : Le Sénat refuse de l'examiner.
1927 : Les députés adoptent une résolution "invitant le gouvernement à hâter, devant le Sénat, la discussion du projet de loi"; résolution renouvelée en 1932.
1936 : 3 femmes sont nommées sous-secrétaires d'Etat au gouvernement de Léon Blum (Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie). Les députés adoptent le droit de vote. Le Sénat l'enterre.
1944 : Une ordonnance reconnait le droit de vote et l'égibilité des femmes.
1945 : Premier vote des femmes : les élections municipales. La même année, aux élections cantonales, 39 conseillères générales sont élues. Puis, aux élections législatives, 33 femmes sont élues à l'Assemblée nationale constituante.

Depuis l'acquisition du droit de vote, les femmes se sont investies dans la vie politique. Le gouvernement d'Emmanuel Macron (en 2017) se constitue de 15 hommes et 15 femmes. L'Assemblée Nationale se féminise également peu à peu, sans pour autant atteindre la parité :

1958 8 femmes 571 hommes
2007 107 femmes 470 hommes
2017 224 femmes 353 hommes


Toutefois, certaines inégalités subsistent et les affaires de harcèlement restent fréquentes. De même, le Sénat résiste encore : on y compte 110 femmes sur 348 sénateurs; soit seulement un tiers des effectifs.

 

La scolarisation des filles :

L’enseignement des filles s’organise selon des parcours et des durées différents de ceux des garçons. Pendant des décennies les filles quittent majoritairement l’école à la fin du primaire
1867 : La loi Duruy crée les collèges pour jeunes filles.
1879 : La Loi Ferry crée des écoles normales de garçons et de filles pour former les futurs instituteurs/trices.
1880 : La Loi Camille Sée ouvre l'enseignement secondaire aux filles.
1925 : Le Baccalauréat unique (un seul Bac, identique pour les deux sexes).
Dans l'enseignement secondaire, les filles représentent 26% en 1930 (contre 74% de garçons). Ce n’est qu’en 1945 qu’on les trouve à égalité avec les garçons dans le secondaire. En 2008, elles constituent 58% des effectifs (pour 42% de garçons).

Leur formation tout au long du siècle reste sexuée et la mixité, décidée en 1976, ne change pas cette différence d’orientation, sensible encore aujourd’hui, particulièrement dans l’enseignement professionnel. La réussite scolaire indéniable et massive n’empêche pas la persistance des inégalités de salaires et de carrières.

Simone Veil et le débat sur l’IVG :

En 1974, la loi Veil portant sur la légalisation de l’avortement est promulguée après l’échec d’un recours en inconstitutionnalité. C’est une femme, Simone Veil (ministre de la santé de 1974 à 1979), qui a porté ce projet de loi et lui a laissé son nom, face à des assemblées composées très majoritairement d’hommes. La loi sera défendue avant tout comme une loi permettant de préserver la santé des femmes victimes des pratiques clandestines et mettant fin aux inégalités entre les femmes. La loi Veil a marqué un tournant dans l’histoire des femmes en France, révolutionnant les lois régissant la procréation mais aussi et surtout les pratiques. Toutefois, les remises en cause et des inégalités subsistent.

Source : Site Internet de gouvernement, Bulletin Officiel http://cache.media.eduscol.education.fr/file/voiepro/70/8/VoiePro_Ressources_HGEC_1_Hist_02_FemmesBEpoque_162708.pdf
 

Exercices et lectures supplémentaires :

Les exercices se présentent ainsi : Pages 1 et 2 : extrait de la session 2004 des BEP tertiaires distribués en Martinique ; Pages 3 et 4 : session 000, exemple B : exercices-femmes.pdf


Session 2012 du BEP : session-2012-femmes.pdf

 

Pour aller plus loin, il existe beaucoup de documentaires sur et de témoignages de Simone Veil en vidéo en accès libre sur le net, à consommer sans modération. L'un d'eux (infrarouge) retrace avec exactitude les débats houleux de l'hémicycle en 1974. De même, le téléfilm "La loi", retrace les tractations politiques. Le livre autobiographique de cette femme au destin unique se lit également facilement : Une vie.

A découvrir, un diaporama très scolaire qui montre quelques documents intéressants.

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