Introduction à la lecture de Manon Lescaut. A l’aide du manuel pages 284 à 301, répondez aux questions suivantes.
Questions :
- Qui est l’abbé Prévost ?
- Qu’est-ce que le courant de pensée libertin au XVIIIe siècle ?
- En quoi cette philosophie change-t-elle la société ?
- En quoi permet-elle une transgression artistique ?
- Quels sont les trois genres du récit au XVIIIe siècle ?
- Qu’est-ce qu’un roman ?
- De quels types sont les romans du XVIIIe siècle ?
Abbé Prévost (1697-1763)
Homme d’église et de lettres français ainsi que journaliste et traducteur, il connaît une vie faite de voyages, d’exil et de misère. Ayant vécu de nombreuses années à Londres, où il a fondé un journal consacré à la littérature anglaise, il y a écrit son roman le plus célèbre : Manon Lescaut, qui narre l’amour passionnel entre deux personnages à la conduite immorale.
Né en 1697, Antoine François de Liévin Prévost, il a étudié chez les jésuites puis s'engage comme volontaire dans la guerre d'Espagne. Il revient chez les jésuites et s'engage à nouveau dans la guerre d'Espagne puis voyage en Hollande. Il vit un amour malheureux puis s'engage dans la communauté des Bénédictins. Il commence à écrire à cette époque et gagne un prix. Il s'enfuit de son abbaye et se réfugie à Amiens puis en Angleterre, où il travaille comme précepteur. Il séduit la fille de la maison et en est chassé. Arrivé en Hollande, il rencontre une aventurière avec qui il aura une liaison de 10 ans : Lenki Eckhardt. Il contracte des dettes puis retourne en Angleterre avec sa maîtresse. Il est incarcéré quelques jours à Londres puis repasse clandestinement en France. Il demande au pape de lui pardonner ses 6 ans d'errance. En 1734, il rentre en France et obtient le pardon de ses fautes par le pape qui le réintègre chez les Bénédictins, dans une branche assez souple. Il se fâche avec Voltaire pour des raisons d’argent et doit fuir un temps à Bruxelles pour avoir aidé la presse clandestine. Revenu en France, il traduit (de l’anglais) et publie un très grand nombre d’ouvrages jusqu’à la fin de sa vie, en 1763, d’une hémorragie cérébrale.
Le libertinage au XVIIIe siècle
- Un courant de pensée
Le libertinage est d’abord un courant de pensée qui s’inspire de la philosophie du grec Epicure au cours du XVIIe siècle. Les libertins recherchent le plaisir, rejetant le dogme religieux et ses contraintes. Libres penseurs, ils sont matérialistes = pensent que la connaissance du monde repose sur la perception sensorielle (par opposition au spirituel).
Figure importante : Pierre Gassendi (1592-1655), mathématicien, astronome et théologien qui réhabilite la pensée matérialiste d’Epicure.
- Une libération des mœurs
En rejetant la religion chrétienne, les libertins refusent les concepts de mariage et de fidélité. Ils ont donc une grande liberté de mœurs. Au XVIIIe siècle, libertinage est associé à immoralité car trop éloigné des normes sociales.
Figures et récits importants : 1665, Molière écrit Dom Juan (clacissisme) ; Denis Diderot écrit Les bijoux indiscrets en 1748 (lumières) ; Les liaisons dangereuses est un roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos publié en 1782 (lumières).
- Une transgression artistique
Au XVIIe siècle, l’on considère qu’une œuvre artistique doit offrir un modèle moral au lecteur/spectateur (peinture, sculpture). Les libertins renversent ce schéma en prenant pour héros des personnages peu vertueux dans leurs romans. Les peintres représentent des scènes érotiques.
Figures et œuvres majeures : L’Abbé Prévost publie Manon Lescaut en 1728 ; le Marquis de Sade (1740-1814) publie des écrits où la violence se mêle à la pornographie ; Jean Honoré Fragonard (1732-1806) peint de nombreuses scènes érotiques (comme Le Verrou, dans les années 1770) voire pornographiques.
Les genres du récit au XVIIIe siècle
Les genres du récit au XVIIIe siècle sont de trois types :
- L’autobiographie : récit de sa propre vie en insistant sur sa dimension privée et intime. Ex : Jean-Jacques Rousseau signe Les Confessions (1765-1770) et Les rêveries du promeneur solitaire (1776-1778)
- Le conte : récit d’aventures imaginaires parfois merveilleuses. Ex : Antoine Galland écrit Les Mille et Une Nuits (1704) ; Voltaire signe Zadig (1748).
- Le roman : récit (plus long qu’un conte ou qu’une nouvelle) de faits imaginaires. Ex : Denis Diderot, Jacques le fataliste et son maître (1778-1780) ; Laurence Sterne publie La Vie et les opinions de Tristan Shandy (1789).
Il existe des romans de longueur très variable et de différents types :
- Le roman épistolaire : composé de lettres échangées entre plusieurs personnages. Ex : Montesquieu écrit les Lettres Persanes (1721) ; Pierre Choderlos de Laclos publie Les Liaisons dangereuses en 1782.
- Le roman libertin : récit d’aventures de libres penseurs à la recherche de plaisirs charnels. Ex : Crébillon fils propose Les égarements du cœur et de l’esprit (1736) ; Donatien Alphonse François de Sade publie Justine ou les malheurs de la vertu (1791).