Une figure de style est une manière de s’exprimer qui cherche à rendre le message plus expressif. Il en existe un grand nombre. Nous ne verrons que les plus utilisées. On peut classer les figures de style par catégories.
1° INSISTER OU ATTENUER
Il existe des figures de répétition, c’est-à-dire qu’elles répètent quelque chose.
L'anaphore : Elle consiste en une répétition d'un mot ou d'un groupe de mot en début de phrase. (exemple : "Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire, / Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire" Pierre Corneille).
Le parallélisme : Il reprend une structure syntaxique (exemple : "partir pour tout laisser, quitter pour tout abandonner").
La répétition : le même mot est réécrit plusieurs fois.
Les figures d'exagération cherchent à amplifier le message.
L’énumeration/l’accumulation : Juxtaposition d'une série de termes (exemple : "Un gros meuble à tiroirs encombrés de bilans, de vers, de billets doux, de procès, de romances").
L'hyperbole : Elle exagère l'expression d'une idée pour la mettre en relief. Utilisée dans l'ironie, la caricature (exemple : "j'ai deux tonnes de choses à faire").
La gradation : des mots sont assemblés successivement de manière croissante ou décroissante (exemple : « c'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule ! » Edmond Rostand).
Les figures d'atténuation servent à atténuer (à dire le moins pour dire le plus).
La litote : On suggère quelque chose mais on ne le dit pas clairement (exemple : "Je ne suis pas mécontent de ton travail").
La prétérition : On fait semblant de ne pas vouloir dire quelque chose, mais on le dit quand même (exemple : "Je ne vise personne").
L'euphémisme : Il permet de rendre une réalité moins brutale ("il nous a quittés" = sous entendu, il est mort).
L'antiphrase : On exprime le contraire de ce que l'on pense, c'est souvent une figure ironique (exemple : "Que tu es drôle !")
2° RAPPROCHER OU OPPOSER
Il y a des figures d'analogie. Elles servent à mettre deux choses, deux idées en relation.
L'allégorie : on représente des valeurs abstraites avec des images concrètes
La personnification : elle attribue des caractéristiques humaines à un objet, un animal. (exemple : « Avec quelle rigueur, Destin, tu me poursuis » Phèdre, Jean Racine).
La comparaison : Il y a un comparé (celui que l'on compare à quelque chose), un comparant (quelque chose) et un outil grammatical de comparaison (comme, tel que)
La métaphore : c'est une comparaison plus directe car il n'y a aucun outil grammatical.
Les figures d’opposition servent à souligner la contradiction entre deux termes, deux idées.
L'antithèse : Elle met en parallèle des mots qui désignent des réalités opposées (exemple : certains aiment le jour comme d'autres préfèrent la nuit)
L'oxymore : Il réunit deux mots en apparence contradictoires (exemple : "un silence éloquent".)
3° EVITER
On peut jouer sur la construction de la phrase (= la syntaxe) :
L’hypallage : Elle consiste à attribuer à certains mots d'une phrase ce qui convient à d'autres mots de la même phrase (exemple :« Ce marchand accoudé sur son comptoir avide » V. Hugo)
Enfin, il y a les figures de substitution :
La métonymie : Elle utilise le nom d’un autre qui lui est proche : son contenant, sa cause, son origine, son instrument, son symbole, etc. (exemple : "boire un verre").
La synecdoque : Il s'agit d'une sorte de métonymie. La synecdoque utilise un mot au sens soit plus large soit plus restreint pour désigner autre chose. Le lien entre les deux est un lien de dépendance : il s'agit souvent d'une partie d'un tout (ex : une voile pour désigner le navire) ou d'un sens plus large (ex : "son vélo a crevé" = le pneu).
La périphrase : Pour désigner un être ou un objet, on utilise une expression qui remplace le mot précis. (exemple : au lieu de dire "le soleil", on dit "l'astre du jour").
Il y en a bien d'autres. Pour les fans du capitaine Haddock (Tintin; BD) : https://www.projet-voltaire.fr/origines/les-jurons-du-capitaine-haddock/
Exercice : Trouvez le nom des figures de style suivantes :
1) Pierre est fort comme un lion.
2) "Celui de qui la tête au ciel était voisine / et dont les pieds touchaient l'Empire des morts." La Fontaine
3) "Là, tout fume, tout brûle, tout bouillonne, tout flambe, tout s'évapore, s'éteint, se rallume, étincelle, pétille et se consomme." Balzac
4) Paul dut affronter Pierre, ce lion.
5) "Je meurs, je suis mort, je suis enterré." Molière
6) "Rodrigue, qui l'eût cru ? / Chimène, qui l'eût dit ?" Corneille
7) "Sa face riait, sa pensée non." Victor Hugo
8) Marguerite Yourcenar nous a quittés en 1987.
9) Pierre est un lion : puissant, la crinière au vent, il rugit sitôt qu'il se fâche.
10) La ville lumière.
11) "Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu / Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité / Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu / Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner." Jacques Brel
12) "Que ta puissance, ô Mort, est grande et admirable !" Ronsard.
13) Tu as tout cassé, bravo !
14) Tu vas voir, c'est bête comme chou.
15) "J'accuse le lieutenant-colonel [...] J'accuse le général Mercier [...] J'accuse le général Billot [...]" Emile Zola.
