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Chapitre 5 : La Ve République, une république d'un nouveau type ?

Introduction :
 
Le jeu des 7 différences : comparez les institutions de la IVe République et celles de la Ve République
 
1) Naissance de la Ve République
 
La Ve République naît en 1958 (le 4 octobre). Elle est issue d'une crise : celle de la guerre d'Algérie, qui ramène au pouvoir le général de Gaulle. La IVe République était un régime très parlementaire. La grande instabilité ministérielle qui en découlait empêchait toute politique d’envergure. Au contraire, les institutions de la Ve République, inspirées des idées du général de Gaulle, mettent en place un régime semi-présidentiel. La Constitution de 1958 crée effectivement un régime de type présidentiel (le président de la République élu au suffrage universel direct, est le chef de l'État, dispose de nombreuses prérogatives, dont le droit de dissoudre l'Assemblée nationale). C'est pourtant un régime de type parlementaire. La Ve République se caractérise par son bicéphalisme : le Président de la république et le Premier ministre sont à sa tête.

En 1962, le général décide de proposer un référendum aux français : "Approuvez-vous le projet de loi soumis au Peuple français par le Président de la République et relatif à l'élection du Président de la République au suffrage universel ?" (62 % de oui mais 46 % des inscrits). Ce recours direct à la nation confirme le triomphe des idées politiques d'une personnalité hors norme, toujours hostile au régime des partis et à la subordination du gouvernement aux majorités instables du parlement.

 

2) Mai 1968
 

Les premiers incidents de la crise se produisent à la faculté de Nanterre, ouverte en 1963 pour décongestionner la Sorbonne à Paris. Isolé au milieu d'un immense bidonville, ce campus s'avère propice au développement de mouvements d'extrême gauche, qui prônent la révolte contre l'institution universitaire, symbole de la société capitaliste. Ainsi naît le Mouvement du 22 mars, conduit par Daniel Cohn-Bendit. La multiplication des incidents à Nanterre conduit à la fermeture de l'université, le 2 mai. Dès lors, l'agitation se transporte au centre de Paris. Les manifestations s'intensifient. Le point culminant est atteint dans la nuit du 10 au 11 mai : étudiants et CRS s'affrontent dans de véritables combats de rues (voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées), faisant des centaines de blessés. La crise prend alors une nouvelle dimension, car le lendemain, de façon tout à fait inattendue et spontanée, une vague de grèves s'enclenche : à la révolte étudiante succède une véritable crise sociale.
En réaction, le général disparaît fin mai et annonce la dissolution de l'Assemblée nationale. Le scrutin de juin donne une majorité écrasante à la droite gouvernante. En faisant jouer un réflexe de peur du désordre, peur d'un hypothétique « complot » communiste, les gaullistes sont parvenus à essouffler le vent de la contestation.
 
3) La cohabitation
 

La Constitution de la Ve République a fait la preuve de sa flexibilité en permettant, à plusieurs reprises, l'alternance politique aux plus hautes responsabilités de l'État, ainsi que la cohabitation d'un président de la République et d'un Premier ministre de bords politiques opposés. Elle se caractérise par la stabilité de la vie politique, favorisée par la réorganisation de l’échiquier politique autour de deux grands partis.

La cohabitation s'est produite entre 1986 et 1988 alors que François Mitterrand est président et Jacques Chirac premier ministre ; 1993 et 1995 tandis que François Mitterrand est toujours président, c'est Edouard Balladur qui est premier ministre ; 1997 et 2002 où Jacques Chirac est président et Lionel Jospin premier ministre.

Dans ce cas, le président est conduit à nommer un premier ministre parmi des personnalités de l'opposition. Les tensions se manifestent par le refus du président de signer des ordonnances, des critiques dans les communiqués de presse, etc. La tension semble toutefois profiter au chef de l'Etat. La révision constitutionnelle du quinquennat, différée depuis Pompidou permet une adéquation de durée entre le mandat présidentiel et celui des députés. C'est Jacques Chirac qui, en 2000 réduit de 7 ans à 5 ans la durée d'un mandat présidentiel.

Sources principales : Encyclopédie Larousse en ligne ; le site de l'assemblée nationale.