Brouillon de dissertation pour le sujet du Bac 2025 :
Les personnages s’affrontent-ils sérieusement dans On ne badine pas avec l’amour ?
Au brouillon, je commence par mettre mes idées en vrac :
Idées en vrac/ mots clefs :
S’affronter : s’opposer, se combattre
L’amour : paroles amoureuses, sentiment
Pièce de théâtre, comédie, drame romantique
Tonalités : comique, satirique, lyrique
Personnages : Perdican, Camille, Rosette
Epoque de l’écriture : XIXe siècle, Romantisme, parution 1834
Contexte politique : changements de régimes, société clivée
Mœurs
Badiner : s’amuser, jouer, ne pas prendre au sérieux,
Critiquer : dénigrer, dédaigner (être hautain), fustiger (critiquer très fortement), réfuter (une thèse ou idée).
On ne badine pas avec l’amour : on = pronom personnel sujet à valeur universelle, désigne tous les humains ; ne = adverbe de négation qui s’associe au forclusif « pas », négation totale ; « avec l’amour » = en tant que partenaires / ou en tant qu’adversaires dans les jeux amoureux ; badine = présent de l’indicatif à valeur de vérité générale ; le titre a la forme d’un dicton/proverbe.
Comédie-proverbe : toute la comédie illustre le proverbe qui sert de titre.
Noms / exemples de pièces :
Alfred de Musset
Georges Sand
Ensuite, je cherche une problématique :
Brouillons de problématiques :
Dans On ne badine pas avec l’amour, les personnages entrent-ils sérieusement en confrontation ? (orientation oui/non, difficile à tenir)
De quelle manière Musset met-il en scène les personnages pour qu’ils s’affrontent dans … ? (risque : plan catalogue et pas de réponse claire au sujet).
Dans …, comment Musset critique-t-il et joue-t-il avec les sentiments ?
Exemple d’une copie de bac :
Comment Alfred de Musset joue-t-il avec son écriture avec la parole pour ainsi proposer différentes interprétations au sein de la même œuvre de sa pièce ?
Puis, je bâtis un plan, de préférence en trois grandes parties non dialectiques :
Plan :
I/ Les jeux des personnages afin de dissimuler leurs pensées = Les protagonnistes dissimulent leurs sentiments (les jeux du cœur et de la parole)
II/ Les échanges sérieux entre les protagonistes = Les protagonnistes sont parfois sincères/sérieux
III/ Une pièce adressée à différents destinataires = La pièce constitue une critique de la société de Musset
Puis, je trouve les sous-parties pour mes grandes parties. Ensuite, je complète avec les exemples de la pièce qui conviennent à chaque idée. Enfin, j'ajoute des comparaisons avec d'autres pièces de théâtre :
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I/ Les protagonnistes dissimulent leurs sentiments (les jeux du cœur et de la parole)
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II/ Les personnages sont parfois sincères/sérieux
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III/ La pièce constitue une critique de la société de Musset
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- L’orgueil des personnages les empêche d’être sincères : ils se mentent A II, sc. 1 quand Camille refuse le mariage.
Comparaison : Pour un oui ou pour un non, Nathalie Sarraute
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- Rosette tjrs sincère, pas éduquée. Acte III sc. 3
Baron est très sérieux. Acte I sc.2. Dame Pluche aussi (aigrie). Acte II sc.2
Comparaison : Agnès, dans L’Ecole des femmes de Molière, n’est pas éduquée non plus « je ne juge pas bien que je suis une bête »
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- critique générationnelle : des jeunes générations envers les adultes qui sont ridicules (le Baron prend tout au sérieux, ce qui provoque la raillerie du lecteur, A. I, sc. 2). Les jeunes cherchent la vérité, le bonheur, l’amour idéal (A. II sc. 5).
Le Malade imaginaire de Molière
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- Mises en abîme : les personnages jouent à se mettre en scène pour se piéger mais ils sont pris dans leur propre piège lorsque Rosette est spectatrice et meurt. Les jeux sont puérils mais les conséquences sont graves car Rosette est toujours sincère, elle ne joue pas.
Acte III sc.3 : Perdican met en scène
Acte III sc.6 : Camille met en scène
Comparaison : les personnages se mettent en scène aussi dans Les Fausses Confidences de Marivaux.
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B)Perdican et Camille st sincères. Acte III sc.8 + Prière de Camille.
Eloge de l’amour fait par Perdican Acte II sc.5
« Je me suis trompé souvent, mais j’ai aimé »
Parfois Don Juan est sincère dans la pièce de Molière et dans l’opéra de Mozart
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- critique romantique voire politique : le lyrisme pour l’amour (A. III, sc. 3) ; la contestation de l’ordre social ; l’anticléricalisme de Perdican et de Musset (A. II, sc. 5 ; A. I, sc. 1) .
Tartuffe de Molière
Antigone de Jean Anouilh
La Colonie de Marivaux
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- Les protagonnistes se dissimulent parfois leurs propres sentiments : ils sont tiraillés entre leur orgueil, leur amour, leurs idéaux.
Acte III sc.1 : « je voudrais bien savoir si je suis amoureux » Acte III sc.6 : « Je ne vous aime pas moi »
Comparaison : les héros de Pierre Corneille sont tiraillés entre raison et passion (ex : Le Cid)
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C) Même les moments de mensonges, de mise en abîme, lorsqu’ils se donnent la comédie, les personnages peuvent être sérieux et sincères : la critique des religieuses par Perdican est réelle (Acte II sc.5, Acte III sc 3).
Le Barbier de Séville de Beaumarchais
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- critique littéraire de Musset qui enfreint la frontière trégédie/comédie dans son drame romantique, ne respecte pas la règle des trois unités ; ni la tradition qui réserve le théâtre sérieux aux classes sociales dominantes (ici le Baron est ridicule)/ réserve la comédie au peuple (ici Rosette la paysanne devient une héroïne tragique).
Un drame romantique de Victor Hugo, Hernani
La cantatrice chauve de Eugène Ionesco
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Toujours au brouillon, je prépare mon introduction :
| Une phrase d'accroche/citation |
| Une présentation du parcours voire du contexte qui débouche sur une problématique |
| Une annonce de plan |