L'image semble aujourd'hui omniprésente dans notre société. On ne compte plus les écrans de chaque foyer, du téléphone au téléviseur en passant par l'ordinateur et la tablette. Les encarts pubilicitaires qui longent les routes, les émoticones, les symboles, le code de la route, etc. nous confrontent chaque jour à une quantité impressionnante d'images. Dès les premiers pas, l'imagier permet d'apprendre les bases du vocabulaire et, plus tard, de visualiser ou imaginer les récits.
1) Pourquoi l’image est-elle plaisante ?
Elle a un côté attrayant. Même les petits sont attirés par l’image alors qu’ils ne savent pas ce qu’elle représente. L’iconographie gomme parfois la barrière de la langue : nous pouvons être sensibles aux tableaux de maîtres étrangers. Elle efface aussi souvent le temps : une enluminure médiévale nous « parle » davantage que le texte qu’elle habille. L’image est riche, saturée d’informations, de références qui vont s’adresser différemment à chacun de nous en fonction de notre culture, de notre sensibilité. Image 1 : Isis allaitant son fils Horus (ou en grec Harpocrate), statue romaine, Galerie Pio Clementino, Vatican.
Certaines images doivent être monosémiques (ou tendre vers la monosémie) afin d’accomplir leur mission : les publicités par exemple.
« L’image exalte notre potentiel d’imagination, exacerbe notre sensibilité, aiguise nos intuitions. Elle nous ouvre à la culture, elle nous hisse au statut de créateur. Elle est donc création aux deux extrémités de la chaîne. » Dominique Serre-Floersheim, Quand les images vous prennent au mot, 1993.
2) Quels sont les codes dont la connaissance aide à lire une image ?
Le vocabulaire qui sert à décrire l'iconographie.
Atelier (à l'oral) : entraînez vous à décrire ce portrait de François Ier.
Les effets de réel : La perspective garantit une mise en espace de la réalité conforme aux normes du réel. L’effet de prise sur le vif (le spectateur est placé directement in medias res, en plein cœur de l’action), souvent créé grâce à l’illusion de mouvement. La présence d’un personnage et son regard tourné vers le spectateur donnent une intensité à l’image, voir Image 2 : Frida Kahlo, Autoportrait au collier d’épines, 1940 (Huile sur toile, 61 × 47 cm, Harry Ransom Center, Austin, Etats-Unis).
Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, voici un article intéressant du Courrier international sur les images de synthèse au cinéma : Les illusions perdues du numerique
La symbolique : parfois, l’image renvoie plutôt à une idée qu’à une actualité immédiate ; on dit qu’elle devient un symbole. Les affiches, les dessins politiques utilisent beaucoup cette dimension de l’image. Image 3 : Pablo Picasso, La colombe de la paix, 1949 (dessin réalisé sur une affiche).
La rhétorique : Les deux figures de style les plus utilisées par les photographes sont la comparaison et l’antithèse. Par exemple, si l’image montre un troupeau de moutons qui croise une rangée de prisonniers, la comparaison entre les deux groupes est inévitable. Si, au contraire, une personne tend une fleur à un militaire, on a affaire à une antithèse : Marc Riboud, La fille à la fleur, 1967.
Il ne faut pas oublier que la vision reste tout à fait subjective, tant pour la perception du mouvement que pour celle des couleurs. L’œil est loin de faire tout le travail. « Pour conclure à propos de la subjectivité de la perception, nous pouvons dire que nous ne voyons pas avec nos yeux mais avec notre cerveau. La rétine n’est que la première étape de processus complexes résultant d’une adaptation de notre cerveau à l’environnement. » Jean-Paul Achard, Des images et des sons, 1991.
A l'aide de ce qui se trouve supra, commentez à l'écrit une des images suivantes au sujet de la vitesse (vous trouverez des liens pour accéder aux images) :
- Une affiche de la sécurité routière au sujet des excès de vitesse
- Une photographie de sportif de haut niveau : Emile Zatopek
- Une affiche du film Burt Munro
- Un tableau de Géricault
- Des photographies de Muybridge
- Une planche de la BD Gaston Lagaffe
- Une sculpture de l'enlèvement de Déjanire
- Une gravure de Gustave Doré